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Crise de l'immobilier: quels dossiers attendent la nouvelle ministre du logement

Publié le 23/09/2024
Loyers élevés, chute des annonces d'appartements à louer, ventes et constructions de logements neuf au plus bas... La "bombe sociale" du logement arrive sur le bureau de Valérie Létard.
 

À peine nommée, il faudra déjà qu'elle se mette au travail. Valérie Létard est attendue au tournant par les acteurs du secteur. Elle sera la sixième ministre du Logement qu'ils voient défiler en sept ans. Ils espèrent donc qu'elle prendra vite la mesure de l'urgence de la situation.

Car le marché immobilier va mal, à commencer par le locatif. Trouver un appartement à louer est presque devenu mission impossible, tant l'offre s'est réduite. Le nombre d'annonces a baissé de près de 60% en cinq ans, selon la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier) et les loyers ont augmenté.

De moins en moins de locataires libèrent leur logement, faute de pouvoir acheter. Avec la hausse des taux d'intérêt, le pouvoir d'achat des acquéreurs a été fortement amputés et le nombre de transitions a chuté continuellement depuis trois ans. Elles ont atteint ce qui devrait être leur point le plus bas, selon Seloger.com, en août avec 756.000 ventes sur 12 mois.

Dans ce contexte, aider les ménages à devenir propriétaires apparaît comme une priorité pour de nombreux acteurs du secteur. La Fédération du bâtiment réclame le retour d’un Prêt à taux zéro (PTZ) universel pour les primo-accédants, ou, à défaut, "un prêt à taux réduit sur le même principe, avec de longs différés de remboursement".

Mais alors que la volonté affichée du nouveau gouvernement est aux économies plutôt qu'aux dépenses, pas sûr qu'ils obtiennent gain de cause.

De moins en moins de nouveaux logements

Autre levier pour créer de l'offre de logement: la construction. Le secteur de l'immobilier neuf est aux abois, avec une chute historique des mises en vente de logements neufs (-42,4%) à 13.953, le plus bas niveau pour un deuxième trimestre observé depuis 2010.

Dans ce contexte, la Fédération des promoteurs immobilier (FPI) appelle au maintien du dispositif Pinel (ou à son remplacement par un autre outil). Cette niche fiscale permet à ceux qui souhaitent faire de l'investissement locatif dans le neuf d'avoir une réduction d'impôts. En échange, ils doivent pratiquer des loyers modérés.

La fin du dispositif Pinel est prévue pour décembre 2024. "Actuellement, on fait 4 fois moins de vente en investissement locatif qu'une année normal, si on arrête le Pinel, je ne sais pas où on va", a alerté Pascal Boulanger, le président de la FPI. Charge à la nouvelle ministre du Logement, dans un contexte de réduction de la dépense publique, de décider du sort de ce dispositif ou d'un éventuel successeur.

Autre chantier sur la table de Valérie Létard, la rénovation énergétique. La Fédération du bâtiment appelle à un maintien en 2025 des aides Maprimerénov’ dans ses conditions actuelles.

Mais des coupes budgétaires sont à craindre pour la rénovation énergétique. "Le montant prévu pour le dispositif 'Ma Prime Rénov' supposerait une optimisation des aides à l’achat d’équipements fonctionnant à la biomasse et du soutien aux mono-gestes", peut-on lire dans un document rédigé par le gouvernement démissionnaire en vue de préparer le budget 2025.

Toujours plus de demandes de logements sociaux

Enfin, dans un contexte d'augmentation des loyers, garantir un logement abordable apparaît comme une priorité. Les Français ayant de plus en plus de difficultés à se loger dans le parc privé, les demandes de HLM sont au plus haut.

2,7 millions de ménages sont actuellement en attente d'un logement social. La situation est particulièrement critique en Île-de-France, où il faut en moyenne attendre 10 ans avant d'obtenir un appartement.

Selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), quelque 82.000 logements sociaux ont été construits cette année, contre 120.000 il y a cinq ans. Pour relancer la construction, l'USH demande la suppression de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS). Cette baisse de loyer des HLM a occasionné un manque à gagner de 8 milliards d'euros pour les HLM, selon l'USH.

L'union sociale pour l'habitat réclame également "le rétablissement d'un taux de TVA réduit à 5,5 % pour l'ensemble de la production et de la rénovation du parc social" et "l'amplification de la loi SRU".

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