Les professionnels de l'immobilier estiment que la crise est passée
"Cela reste l’hypothèse la plus probable, estime Thomas Lefebvre, le vice-président data de SeLoger et Meilleurs Agents. Le marché devrait connaître un point de bascule au printemps avec une reprise de la demande susceptible d’initier dès cette période l’entrée dans un nouveau cycle haussier. A cet égard, j’anticipe une remontée des prix de l’ordre de 2% d’ici la fin de l’année 2025."
Côté prix aussi on est déjà sur une phase de stabilisation. Entre le 1er janvier et le 31 décembre, les prix des biens ont légèrement augmenté de 0,4%, selon SeLoger, notamment grâce au segment dit rural en hausse de 2,1% en 2024.
Pas de hausse dans les grandes villes mais une stabilisation des prix avec du -0,2% pour celles du top 10 et du -0,7% pour celles du top 50. Même à Paris, après une forte chute des prix, on constate une stabilisation à -0,4% avec un tarif moyen à 9.355 euros du m². Dans de nombreuses grandes villes, les prix sont dans le vert sur un mois. C'est le cas à Rennes (+0,3% à 3.774 euros le m²), à Lyon (+0,4% à 4.362 euros), à Nice (+0,5% à 5.130 euros), à Strasbourg (+0,5% à 3.727 euros) ou à Lille (+0,5% à 3.305 euros).
Baisse des taux et recul de l'inflation
Ce regain d'optimisme du secteur peut surprendre dans un contexte politique français d'une instabilité inédite et alors que le moral des ménages est reparti à la baisse en novembre dernier selon l'Insee.
Mais deux éléments laissent penser que la reprise est crédible. D'abord la baisse des taux d'intérêt enclenché par la BCE et qui va se poursuivre dans les mois à venir. Sur 20 ans, il n'est désormais pas rare d'obtenir des taux d'emprunt inférieurs à 3,4% et cela devrait encore baisser.
"Au point que ceux-ci pourraient atteindre la barre symbolique des 3% avant l’été", pronostique Thomas Lefebvre.
L'autre élément est la stabilisation de l'inflation sous les 2% qui est d'une part propice à redonner du pouvoir d'achat immobilier aux Français et d'autre part rend moins intéressant les placements sur livrets. Le taux de rendement du livret A dont la collecte bat des records depuis deux ans va ainsi baisser à 2,5% au 1er février prochain.
Pour autant, le ciel de l'immobilier n'est pas totalement vierge de nuages. Le contexte politique fait planer une menace qui rend les acteurs du secteur vigilants. Si la crise institutionnelle actuelle venait à dégénérer en tensions accrues sur la dette souveraine, ce ne serait pas sans conséquences sur la demande de logement. Les coupes budgétaires pourraient entamer la solvabilité des ménages.